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25 mars 2020 3 25 /03 /mars /2020 20:10

 

Ayant fait ma coupure hivernale à Sherbrooke, où j'ai profité du terrain pour m'amuser dans les trails, en arrivant à Adélaïde le 28 novembre, j'ai été étonné de la proximité de la ville avec une longue ceinture montagneuse d'une cinquantaine de kilomètres culminant à environ 700m.
J'ai effectué un travail de recherche de trois mois sur les greffes de moelle épinière à la faculté de médecine de l'Université d'Adélaïde, ce qui m'a donné la possibilité de participer à la série de trails locale, composée de 4 courses de 20-22 km (8 décembre, 12 janvier, 16 février et 15 mars. Je ne pouvais pas participer à la dernière étape, mais les trois meilleurs résultats comptaient pour la série).

Le relief était tout simplement incroyable en terme de paysage, et facile d'acces : train, bus, vélo ou même à la course, j'ai multiplié les sorties en montagne sur des terrains complètement différents : sableux, rocheux, végétalisés... Avec des rencontres avec la faune locale quasiment à chaque fois.

La première étape a eu lieu 10 jours après mon arrivée. Le circuit consistait en plusieurs boucles dans la réserve d'Anstey Hill, sur un terrain assez facile et sableux. L'organisation est toutjours très minimaliste en Australie : un dossard, une ligne d'arrivée, de l'eau et des bonbons aux ravitaillements. Pas de gobelet en plastique, chaque coureur transporte son eau ou sa tasse. Juste parfait.

Je manquais un peu d'entrainement, n'ayant fait que des sorties faciles en montagne, et surtout, dans la neige dans le dernier mois. Je suis parti trop vite, embarqué par l'adrénaline. Alors que les coureurs des distances plus courtes quittaient progressivement le circuit long, je me suis retrouvé, à l'issue d'une longue côte où j'avais été généreux dans l'effort, côte à côte avec le 3ème. Nous étions à mi-course, et dans la longue descente suivante, le manque d'entrainement spécifique s'est fait ressentir dans les cuisses qui ont lâché musculairement. Le retour à l'arrivée a été un chemin de croix, surtout avec la température qui a monté jusqu'à 36°C, la première journée chaude de l'été austral. Je me suis accroché pour finir 6ème.

 
STAGE 1 ANSTEY HILL - 21,7KM - 690M+
1h49'27''
11,90 km/h, 5'02''/km
6ème sur 110 finishers
3ème 30/39 ans.
 
Durant le mois qui a suivi, j'ai évidemment enchainé quelques entrainements spécifiques pour améliorer mon sort à la deuxième étape. Celle-ci a eu lieu dans la réserve de Cleland, la plus grande des Adelaide Hills (oui pour eux, 700 m, c'est pas une montagne, c'est une colline). Le parcours était particulier avec 6 km de plat, 10 de descente progressive, et une montée de 6 km à la fin. Je me suis rendu compte que les longues montées était mon point fort, et ma stratégie était d'arriver bien frais en bas de cette longue côte.
La météo dans le sud de l'Australie est très particulière : très sèche, en alternance entre des périodes de froid et de chaleur extrème. Parfois, la température change de 30°C entre le matin et le soir. Pour cette course, dont le départ se donnait à 600m d'altitude, il faisait 12°C, et Marie et moi avons été un peu surpris. Cela m'a toutefois permis de faire la course sans perdre du temps à boire aux ravitaillements.

Comme prévu, j'ai fait un début de course très prudent. Dans la longue descente, j'ai perdu beaucoup de places, surtout que le terrain était très rocailleux, pour me retrouver environ 12ème. Arrivé au kilomètre 15, le chemin a commencé à s'élever, et j'ai pu sortir de ma zone de confort pour aller chercher la 4ème place, dans une course très bien gérée comparativement à la précédente.

 

STAGE 2 CLELAND - 22KM - 660M+
1h46'17''
12,42 km/h, 4'49''/km
4ème sur 202 finishers
2ème 30/39 ans.
 
Je suis arrivé très confiant à la troisième étape en février, avec le désir de monter sur le podium. La course avait lieu à O'Halloran Hill, qui est une réserve moins haute, et le parcours consistait en un enchainement de petites côtes. La température était idéale, environ 23°C.
Je suis parti fort pour cette dernière, confiant en mes capacités après deux mois et demi à crapahuter dans les collines. Je suis resté très bien placé jusqu'à la mi-course et compte tenu de la température agréable, j'ai décidé de ne pas m'arrêter aux ravitaillements comme pour la course précédente.
Progressivement, j'ai senti une fatigue plus grosse que d'habitude, un terrible manque d'énergie. Les coureurs que j'avais distancé dans la première moitié m'ont repris et j'ai été incapable de les suivre. Déçu, j'ai rejois la ligne d'arrivée sans étincelles comme je l'aurais souhaité, en 7ème position.

Aussitôt arrivé, je me suis longuement hydraté, mais un mal de tête puis des nausées sont apparus. Je me suis allongé dans l'herbe, mais la situation a empiré, jusqu'à ce que je vomisse à répétition et que l'équipe médicale ne vienne me voir. Diagnostic : déshydratation (bravo champion).

Peu importe la température, mon taux de sudation est toujours dans le tapis à partir de 15-16°C, ce qui implique que mon hydratation doit être la même à 16 ou à 40°C. La leçon aura été péniblement apprise car il aura fallu trois bonnes heures avant que je ne sois capable de boire et manger, que les maux de tête et d'estomac ne s'estompent, et que l'équipe médicale ne me donne le feu vert pour que je puisse rentrer en vélo.
 
STAGE 3 O'HALLORAN HILL - 21KM - 570M+
1h35'53''
13,14 km/h, 4'33''/km
7ème sur 129 finishers
2ème 30/39 ans.
 
A l'issue de cette troisième étape, j'étais 3ème au classement général de la série. Je n'ai pas pu participer à la dernière étape dans le parc national de Belair, qui m'aurait permis d'améliorer mon plus mauvais résultat (7ème) puisque les trois meilleurs résultats comptaient. A l'issue de cette dernière étape, j'ai perdu une place pour me retrouver 4ème, ce qui reste tout de même un bilan très positif pour mon retour sur les sentiers 8 ans après les avoir quittés. Le plaisir que j'ai retrouvé en montagne devrait me pousser à faire d'autres courses de trail en 2020 aussitôt que les problèmes de types pandémiques seront résolus.

 

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  • : Sacha Cavelier Triathlète
  • : Après une formation d'ingénieur en France, je combine le triathlon élite LD à un doctorat de 2015 à 2020 au Canada et Australie. Installé en Ohio, papa, je poursuis la route sur les ultra trails et triathlons en espérant être encore compétitif.
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