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6 août 2012 1 06 /08 /août /2012 10:16

   L'an dernier déjà, la forte humidité avait fait s'effondrer les temps au défi de Sainte-Anne de Bellevue, où j'avais fini loin au classement en 1h25'. Le parcours n'aidait en rien non plus : deux ponts d'autoroute, une grosse montée, d'autres plus petites dans les sous bois sur la boucle de 10km à effectuer deux fois. Malgré ça, cette année, je suis venu avec l'ambitieux objectif de courir cette course avec le même pace que lors du demi marathon de Montréal, très plat celui-ci, soit 3'53''/km, espérant que ma progression depuis avril compense les quelques côtes. Je préfère me fixer des objectifs solides, quitte à ne pas les atteindre, plutôt que d'en fixer des raisonnables, souvent atteints. Mais encore une fois la vague de chaleur et l'humidité ont du me les faire revoir à la baisse.

3-copie-2.jpg   Partis de Montréal avec l'ami Jean du club du MAA, nous arrivons une heure avant le départ. Plutôt que de m'échauffer, je préfère regarder Fred gagner le 2km qui a lieu un peu plus tôt. Après tout il fait chaud, le risque de blessure est minime, surtout lorsqu'on démarre à une allure confortable sur un 20km. Plus tard, positionné sur la première ligne au départ, je salue les spécialistes de la course sur route, Luis Lopez Villagran ou Louis-Philippe Garnier, vainqueur du marathon de Québec en 2010. Je ne doute pas une seconde qu'ils finiront loin devant moi. Le 10km par en même temps mais 300m en avant de nous. Du coup, lorsque le départ est donné, j'ai à peine le temps de me rendre compte que je suis dans les dix premiers que nous nous mélangeons dans la masse de coureurs du 10km. En me faufilant sur les bords de la route, je garde un pace raisonnable de 4'/km. Je parviens à garder ce rythme malgré les premières montées grâce à l'avantage psychologique qu'il y a à doubler les coureurs : je remonte en effet toute la course du 10km jusqu'à me positionner avec les coureurs courant à la même vitesse que moi. Je n'ai aucune idée de ma position dans le 20km, mais je décide de rester avec ces coureurs-là, trouvant ce rythme correct. En sortant des sous bois, les quelques montées m'ont fait suer de la tête aux pieds, je suis complêtement trempé, j'ai déjà soif et nous ne sommes qu'au kilomètre 7, mais je ne m'arrête pas aux ravitaillements, attrappant à la volée des verres de boissons pour le sport. Après avoir franchi le deuxième pont d'autoroute, arrive le kilomètre 10, et un rapide calcul me donne un pace de 4'04''/km sur cette première moitié. Je suis en 40'40'' à la borne de mi-parcours, mais je sens que je n'ai plus d'énergie, et d'ailleurs à ce moment là deux ou trois coureurs en profitent pour me doubler. Un kilomètre plus loin, c'est à nouveau un pont d'autoroute qu'il faut franchir. Je peine encore plus dans la montée, mais dans la descente, je sens l'énergie me revenir miraculeusement.

   Et ça va même beaucoup mieux. Alors qu'il y a un kilomètre je me demandais comment j'allais faire pour finir la course à cette allure, là soudainement, je me sens voler sur le bitume, d'autant plus que je croise les autres coureurs du 10km qui vont en finir et qui m'encouragent. L'un d'entre eux me lance "number 8", et je regarde devant moi et aperçois sur une ligne droite de 300m quatre coureurs, soit les 7ème, 6ème, 5ème et 4ème. Je me sens d'attaque pour aller les chercher un à un. Je prends un pace qui est à présent aux alentours de 3'50''/km, et le fait d'avoir ces coureurs en ligne de mire me donne énormément d'entrain. Je rattrappe le premier au bout d'un kilomètre, dans une grosse montée. Le deuxième, au kilomètre 14, me donne plus de mal, alors que le troisième se laisse dépasser, dans les sous bois, entre les kilomètres 14 et 15. Je sens que j'y ai laissé des plumes, mais je sais aussi que je suis 5ème à présent, et le 4ème n'est pas loin. Je le reconnais, il m'a dépassé à toute allure à la mi-parcours, et je décide de la jouer stratégique pour assurer la 4ème place, car je n'ai pas aperçu les trois premiers, ils doivent être loin, je ne les rattrapperai pas. J'ai beaucoup donné dans les kilomètres précédents, et peut être que le coureur que je veux rattrapper a du jus. Je diminue légèrement le rythme pour arriver à ses côtés tout doucement, sans qu'il sache quoi que ce soit sur mon état de fatigue. Au kilomètre 15, nous sommes côte à côte. 2-copie-1.jpgJe choisis volontairement de courir à son rythme pour récupérer. Je calcule que ce rythme serait très confortable pour moi jusqu'à l'arrivée, où je pourrais partir en sprint quelques centaines de mètres avant la fin, mais, même fatigué, ce coureur est peut être meilleur sprinteur que moi. C'est un risque que je ne peux pas prendre vu la forme plutôt bonne dans laquelle je suis. Je me donne donc jusqu'au kilomètre 17 avant d'attaquer. Si j'ai bien récupéré, 3km devraient être suffisants pour prendre assez d'avance pour finir devant lui. Nous courrons donc ensembles dans les sous bois, passons le raivtaillement à la sortie du sous bois, et j'attends patiemment mon heure. Les jambes commencent à fatiguer un peu malgré ce rythme plus confortable, mais je reste fidèle à mon plan, et donne un grand coup d'accélérateur à la borne du kilomètre 17. Il ne suit pas et je prends rapidement 50m d'avance. Je donne tout ce qui me reste, mais je sens que j'ai été gourmand, et je parviens à peine à maintenir l'écart. Très loin d'être sûr de mon coup, je me retourne déjà alors qu'il reste deux kilomètres à parcourir. La dernière montée arrive, je me mets dans la zone rouge, et accélère encore un coup dans la descente qui s'ensuit pour être sûr de ne pas perdre de temps. C'est alors le dernier kilomètre, et je rentre dans la zone d'habitations qui signale que l'arrivée est bientôt là. Je me retourne une dernière fois, je dois avoir plus de 100m d'avance, ce qui sera suffisant pour rallier la ligne d'arrivée. Lorsque je l'aperçois, j'accélère encore, mais pour briser le 1h21 cette fois, de trois secondes. C'est un beau split négatif que je viens de réaliser, 40 minutes et des poussières sur le deuxième tour, ça ne m'est arrivé que quelques fois dans ma vie. Je suis extrêmement content de mon temps, vu les conditions, mais surtout de mon classement, et encore plus de la façon dont j'ai géré mon effort. D'habitude, lorsque je sens la fatigue arriver, je m'effondre, alors que cette fois un regain d'énergie m'a permis de remonter des coureurs et même de mettre une stratégie en place pour assurer un classement. Cette course m'a mis en confiance pour les deux gros évènements à suivre, le demi marathon de Mont tremblant el 12  août, et l'IronMan 70.3 Timberman le 19 août.

 

DEFI SAINTE-ANNE DE BELLEVUE - 20KM

1h20'57''

14,824km/h,  4'02''/km

4ème sur 234 finishers

2ème homme 20-29ans.

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  • : Sacha Cavelier Triathlète
  • : Après une formation d'ingénieur en France ou je découvre le trail et l'ultra, je combine le triathlon élite à un doctorat de 2015 à 2020 au Canada. Maintenant papa et jeune chercheur universitaire, je suis modestement retourné a mes premiers amours, dans le mid-west américain quelques temps et maintenant en Australie. Ce blog raconte 15 années de vie sportive.
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